Réseau en santé sexuelle et reproductive

Téléchargez le document

VIH : les différents outils de prévention

La lutte contre l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) qui reposait depuis toujours sur les méthodes comportementales associe maintenant plusieurs autres outils de prévention, essentiellement biomédicaux à destination de populations différentes qui proposés conjointement contribuent à ralentir voire même premettraient d’interrrompre l’épidémie VIH.

Voici les deux grands piliers de prévention contre le VIH

1/ Le pilier comportemental, à destination de TOUS, associant l’éducation, l’information et le préservatif

L’éducation et l’information sur la santé sexuelle devraient être apportées par tout soignant, en ville comme à l’hôpital. Les centres de dépistages (CeGIDD) sont en tout cas les lieux où tout ceci peut être proposé et où les risques sexuels sont pris en charge de façon anonyme et gratuite.

Le préservatif est depuis un an remboursé sur prescription médicale (marque EDEN), également disponible dans les CeGIDD et dans les associations. Il reste l’outil essentiel contre la transmission du VIH et des autres ISTs. Il est efficace à 70-80%.

 

2/ Le deuxième pilier est biomédical

  • Le traitement ou prophylaxie post-exposition (TPE)

À destination des personnes séronégatives, Il s’agit de l’initiation d’une trithérapie anti retrovirale dans les 4h au mieux ou dans les 48h après le risque sexuel (incident de préservatif…) ou sanguin, dans le but d’empêcher le développement de l’infection. Ce traitement est disponible dans tous les services d’urgence, les services de maladies infectieuses et les CeGIDD et est pris en charge à 100% depuis plus de 20 ans.
Il ne semble pas assez connu.
 

  • Le traitement traitement comme prévention : TAsP (Treatment As Prevention)

Destiné à toutes les personnes séropositives sans exception depuis 2014, le traitement antirétroviral permet non seulement de conserver ou retrouver un bon état immunitaire mais aussi de ne pas transmettre le VIH, lorsque la charge virale VIH est indétectable. C’est le U=U (Undectectable = Untransmittable). Cette réalité de la non-transmission a des conséquences très positives sur la qualité de vie des personnes vivant avec le VIH.
 

  • La Prophylaxie Pré Exposition ou PrEP :

Déployée en France depuis 2016 à destination des personnes séronégatives qui prennent beaucoup de risques sexuels, dans le but d’éviter la contamination par le VIH (mais non des autres IST !!!) , il s’agit d’un traitement antiretroviral « allégé » (aujourd’hui, en France, une bithérapie à base de ténofovir disoproxil fumarate et d’Emtricitabine ou TRUVADA) disponible dans les CeGIDD et les services de maladies infectieuses. Il est totalement remboursé par la CPAM. Il existe deux modalités de prises, soit en continue (efficacité obtenue à partir du septième jour de prise), soit à la demande (selon un protocole bien précis).

La PrEP a montré une efficacité de 86% chez les hommes ayant des relations sexuelles avec les hommes (études PROUD et IPERGAY)

Cette stratégie est en amélioration continue. Plusieurs études sont en cours en vue de simplification (prises hebdomadaire, injection mensuelle, implant …).

La prochaine étape qui devrait faire encore évoluer la prévention du VIH est l’accès de tout un chacun à tous ces moyens décrits auprès de son médecin généraliste. Un décret en ce sens devrait voir le jour prochainement.

La transmission

Parce qu’il est présent dans les secrétions génitales (sperme et sécrétions vaginales) de la personne séropositive (traitées ou non, malade ou non), le VIH se transmet à un partenaire sexuel lors de rapports sexuels non protégés (non utilisation du préservatif).

Le virus étant également présent dans le sang, la transmission peut donc être sanguine (réutilisation de seringues à usage unique chez les toxicomanes, blessure avec du sang contaminé chez le personnel soignant, les éboueurs…) Ce sont les accidents d’exposition au sang.

Lorsqu’une femme séropositive est enceinte, elle peut transmettre le virus à son enfant. Elle peut aussi contaminer son bébé lors de l’accouchement.

Le VIH étant présent dans le lait maternel, le nourrisson peut aussi être contaminé si sa mère l’allaite. C’est pourquoi le test de dépistage VIH est systématiquement proposé en cas de grossesse.

Le VIH/SIDA ne se transmet pas par la salive, la sueur, le toucher.

Vous pouvez donc embrasser, prendre vos proches dans les bras et effectuer les gestes de la vie quotidienne sans risque.

Des règles d’hygiène de vie élémentaires sont à suivre (prendre soin de vos blessures, apposer des pansements en cas de saignements, de brûlures…).

Tous les rapports sexuels d’une personne atteinte du VIH/SIDA doivent être protégés par l’utilisation de préservatifs.

Notons que le préservatif protège aussi contre d’autres infections sexuellement transmissibles : la syphilis, les infections à chlamydia, gonocoques, papillomavirus, hépatites B, etc.

Quand faire un test de dépistage ?

Il est très important de savoir si on est infecté ou non par le VIH afin d’avoir la meilleure prise en charge possible.

Le test de dépistage peut être motivé dans différentes situations qui peuvent être :

  • Le fait d’avoir un partenaire VIH+, d’avoir des partenaires multiples, d’avoir des pratiques sexuelles avec des personnes de même sexe, d’être originaire d’un pays à forte endémie ;
  • Avoir été en contact avec des liquides biologiques éventuellement contaminés (sang...)
  • L'apparition d’une maladie sexuellement transmissible
  • Le début d’une grossesse
  • Un bilan pré-opératoire
  • Le test est proposé par votre médecin en cas de fièvre aiguë, d’une altération de l’état général, de diarrhée chronique, de ganglions, de troubles de la numération de la formule sanguine sur un bilan biologique
  • En cas de diagnostic d’une maladie opportuniste ou d’une tumeur.


Le délai après prise de risque est désormais de 6 semaines, conformément aux recommandations HAS et surtout aux dernières plaquettes INPES qui sont maintenant diffusées.

À noter d'ailleurs que la détection est possible dès le 15e jour (P24, éventuellement PCR).

Les expositions accidentelles au VIH (Accidents d’Exposition au Sang)

En cas de contact avec du sang contaminé, de rapports sexuels non protégés ou de rupture de préservatif, la personne exposée doit se rendre à l’hôpital le plus proche immédiatement, même la nuit, pour consulter un médecin en urgence et, préventif s’il le juge utile, recevoir un traitement.

Savoir qu’en cas de plaie, les produits antiseptiques efficaces sont le Dakin et dérivés du chlore (Javel diluée) et la Polividone iodée (Bétadine). Pour une bonne efficacité, il est important de nettoyer la plaie au préalable à l’eau et au savon.