Seule l’infection de la mère au VIH peut éventuellement conduire à une infection de l’enfant (dépliant « VIH et maternité »).

Avoir des enfants lorsque l’un des deux futurs parents (ou les deux) est contaminé reste possible.

Les rapports sexuels devant toujours être protégés, la procréation n’aura lieu que dans des conditions particulières sur les conseils de l’équipe médicale.

Lorsque seul le père est séropositif, la procréation sera médicalement assistée (PMA) après étude du sperme. Le fœtus ne sera pas contaminé si la mère n’a pas le VIH. Le traitement anti-VIH pris par le père n’entraîne pas non plus de risque pour le bébé.

Lorsque seule la mère est séropositive, des conseils spécifiques en vue d’une insémination naturelle ou une PMA seront proposés.

En cas de grossesse, le risque de transmission du VIH à l’enfant dépend surtout de la charge virale de la mère et de l’allaitement. Avec un traitement anti-VIH rendant la charge virale indétectable et un bon suivi gynécologique, ce risque est inférieur à 1 %. Il est vingt fois plus élevé si la mère ne prend pas de traitement.

La mère, même si elle n’était pas traitée jusque-là, recevra un traitement adapté qui lui permettra de mener à bien sa grossesse jusqu’à la naissance de l’enfant.

Si elle prend déjà un traitement, le médecin proposera de le poursuivre ou de le modifier. Certains médicaments sont contre-indiqués, et d’autres doivent être utilisés avec prudence car on ne connaît pas encore leurs effets sur le fœtus. Tous les médicaments anti-VIH (et beaucoup d’autres médicaments) comportent des risques d’effets indésirables pour l’enfant.

À sa naissance, l’enfant recevra un traitement pendant quelques semaines.

Jusqu’à l’âge de deux ans (date de la confirmation définitive de non infection), un suivi régulier lui est indispensable. Il est très probable qu’il grandisse comme n’importe quel petit garçon ou petite fille.

Même si la médecine sait protéger le nouveau-né de l’infection au VIH et que le risque est donc minime de transmettre le virus à son enfant, de nombreux tabous sociaux, familiaux subsistent.

Dans de nombreux cas, la famille ou les proches comprennent difficilement le choix de la grossesse. Il est donc très important de bien les préparer pour qu’ils comprennent et acceptent votre décision.

Les psychologues, le « Planning familial » et les associations de lutte contre le SIDA seront riches en conseils. Entrer en contact avec d’autres couples dans la même situation peut également s’avérer judicieux.

Dans le cas où l’entourage n’est pas au courant, une bonne préparation permettant d’échapper aux questions gênantes doit également être faite.

Dans les deux cas, il faudra éviter de s’y prendre au dernier moment !

Nous l’avons dit plus haut, l’accouchement est un moment « à risque » de la transmission du VIH de la mère à l’enfant. Et souvent l’angoisse de la mère sur cette éventualité a besoin d’être contrôlée pour que tout se passe au mieux. Il est donc plus que vivement conseillé qu’avant la naissance, la future mère, seule ou non, rencontre la sage-femme et/ou le(la) pédiatre responsable des suites de couches à la maternité.

Pour une maman, devoir renoncer à l’allaitement est une décision qui peut être douloureuse. Elle est, non seulement sur le plan familial mais aussi socialement, très difficile à prendre. Une maman séropositive doit se préparer peut être plus qu’une autre à cette éventualité.

« Comment vais-je parler à mon entourage ? Comment vais-je pouvoir répondre à leurs questions ? Je me sens coupable ! »

Il importe que la future mère puisse disposer d’arguments pour son entourage, d’explications qui lui permettent, par exemple, de dire pourquoi elle ne donne pas le sein, sans pour autant dire sa séropositivité.

Là encore, rencontrez d’autres parents, demandez conseil aux associations, et n’hésitez pas à consulter un psychologue !

La consultation d’Aide Médicale à la Procréation à risque viral

La présence d’une infection virale nécessite la mise en place de précautions pour pouvoir réaliser une aide médicale à la procréation (AMP) en toute sécurité (dépliants « AMP » ).

La démarche d’aide médicale à la procréation se fait en trois étapes

  1. Apprécier la possibilité d’aide médicale à la procréation. En effet, dans certains cas, il peut exister des contre-indications qui ne vont pas permettre d’entreprendre cette démarche. Ces contre-indications peuvent être liées à la maladie virale, à des problèmes psychologiques, des problèmes immunitaires, ou à d’autres pathologies qui n’ont pas de lien avec l’infection par le VIH.
  2. S’il n’y a pas de contre-indication à l’aide médicale à la procréation, il est ensuite nécessaire d’envisager la meilleure des techniques en fonction du bilan de fertilité du couple. Parfois, des problèmes de fertilité (que ce soit pour l’homme ou pour la femme) peuvent rendre cette aide impossible à mettre en place.
  3. Si l’aide médicale est possible et faisable, les différentes consultations et examens réalisés vont permettre de choisir les meilleures modalités.

En pratique, plusieurs consultations vont être nécessaires

  • Biologie CECOS et AMP : un médecin vous donnera des informations sur les différentes techniques d’AMP. Un premier spermogramme sera réalisé pour évaluer la fertilité de monsieur. En cas de séropositivité VIH pour monsieur, un second prélèvement, avec traitement du sperme et congélation, permettra la détection de la charge virale dans le sperme.
  • Gynécologie et AMP : cette consultation a pour but d’évaluer la fertilité de madame et de mettre en place les différents examens féminins nécessaires à la réalisation de l’AMP. Il vous sera donné toutes les informations sur le déroulement des traitements et des techniques.
  • Psychologie : la consultation avec la Psychologue est un moment pendant lequel le couple peut faire le point (ensemble ou individuellement) sur son désir d’enfant, en lien avec les interrogations sur le risque viral. Elle est obligatoire en cas de séropositivité VIH.
  • Infectiologie : en cas d’infection par le VIH, vous rencontrerez un médecin infectiologue qui rediscutera avec vous du risque viral lié à la procréation, d’éventuelles adaptations de traitement. Vous referez le point avec lui sur votre état immunitaire.
  • Hépatologie hépatite B ou C : en cas de co-infection par le virus de l’hépatite B ou par le virus de l’hépatite C, vous pourrez être vu en consultation par un hépatologue qui vous conseillera au plan thérapeutique en tenant compte des contraintes de la l’assistance médicale à la procréation. En effet, certains médicaments traitant ces pathologies ne peuvent pas être administrés lors de la grossesse du fait du risque de malformation pour le foetus.

Prise de rendez-vous pour AMP à risque viral, VIH, Hépatite B ou Hépatite C

CECOS et AMP

04 73 75 02 30 | De 10h à 12h30

Lorsque vous viendrez en consultation, pensez à prendre les documents médicaux qui sont en votre possession et demandez au médecin qui vous suit pour votre pathologie virale de faire un résumé de votre histoire médicale.

Toutes les consultations se dérouleront au CECOS, sauf la consultation d’hépatologie pour hépatite B ou C qui se déroulera aux consultations d’hépato-gastro-entérologie (site Estaing, rez-de-chaussée).