Comment minimiser les risques cardio-vasculaires

L’infection VIH elle-même, mais aussi les traitements contre le VIH (même s’ils sont devenus très efficaces) peuvent avoir un retentissement cardio-vasculaire. Cela ne veut pas dire que vous risquez l’infarctus au bout de deux jours ! Par contre, en fonction de vos «facteurs de risque», le médecin saura prescrire des médicaments plus adaptés et surtout, il vous proposera un suivi plus régulier.

Les facteurs de risque

Le risque cardio-vasculaire dépend de nombreux facteurs : problèmes cardiaques personnels ou dans la famille proche, présence d’un diabète, d’une hypertension artérielle, tabac, cholestérol, périmètre abdominal important, absence d’activité physique, âge, sexe masculin.

Les traitements anti-VIH augmentent légèrement ce risque parce qu’ils entraînent une hausse des graisses (cholestérol, triglycérides) et du sucre (glucose) dans le sang.

Il est donc recommandé de doser les graisses et le sucre dans le sang avant le début et au cours du traitement. La prise de sang se fait le matin à jeun (avant, on peut boire de l’eau, mais pas de café, de thé, ni de cigarette).

Réduire les risques

Il est nécessaire de faire le point avec son médecin sur ses risques cardio-vasculaires. En fonction du niveau de risque global, de l’état de santé et du mode de vie que l’on a, on décidera, avec lui, des mesures à prendre.

Les recommandations principales sont les mêmes que pour la population générale. Elles concernent d’abord l’hygiène de vie : équilibre alimentaire, activité physique, non-fumeur ou arrêt du tabac.

Selon la situation, le médecin pourra aussi prescrire un médicament régulateur du cholestérol et des triglycérides ou envisager une modification du traitement anti-VIH.

En cas de diabète ou d’hypertension artérielle, l’avis d’un spécialiste (diabétologue, cardiologue) sera demandé.

Sites utiles

www.mangerbouger.fr | le site de la nutrition santé et plaisir
www.inpes.sante.fr | Institut National de Prévention et d’Education pour la Santé
www.fedecardio.com | Fédération Française de Cardiologie

Bilans à réaliser : Bilan cardiaque

Le traitement antirétroviral peut accroître votre risque cardiovasculaire car il provoque l'apparition de troubles métaboliques comme l'augmentation des graisses dans le sang : triglycérides et cholestérol.

Votre médecin va évaluer avec vous la meilleure stratégie pour limiter votre risque cardiovasculaire, en combinant des questions à vous poser à une auscultation clinique, et éventuellement des examens complémentaires tels que :

  • Électrocardiogramme (ECG) ;
  • Épreuve d'effort ;
  • Échographie - doppler du cœur.
Extrait de "Carnet de route" rédigé par B. Canet et B. Loze, IDE, édité par Gilead)

Il sert à enregistrer l'activité électrique du cœur, reflet de son activité mécanique (pompe), et visualise celle-ci par un tracé imprimé sur papier.
Il permet de déceler des troubles du rythme cardiaque, une souffrance cardiaque, de voir quel est l'impact d'une hypertension artérielle...
Cet examen peut être pratiqué lors de la consultation.
Il est absolument indolore et sans danger.

On vous fera faire un exercice d'effort sur une bicyclette ou sur un tapis de course roulant, tout en enregistrant l'activité de votre cœur pour voir comment celui-ci se comporte pendant l'effort.
C'est une examen qui permet de confirmer la présence ou l'absence de maladie coronaire. Les coronaires sont les artères qui irriguent le cœur.
Le médecin avec lequel vous effectuerez cette épreuve sera présent à vos côtés pendant tout l'exercice.
Cet examen se pratique dans le cadre d'une consultation spécialisée, nécessitant un matériel adapté et un médecin formé à ce type de test.
Cet examen n'est pas douloureux.
On vous demandera de venir avec une tenue de sport ou avec des vêtements souples pour faciliter vos mouvements.

Elle permet d'observer la contraction du muscle cardiaque et les mouvements des valves. L'objectif est de détecter une éventuelle malformation, une insuffisance cardiaque, voire les séquelles d'un infarctus.
C'est un examen indolore, rapide et qui peut se faire soit en ville si le praticien est équipé, soit à l'hôpital.

Cet examen visualise les artères qui partent de l'aorte vers le cerveau (carotides et artères vertébrales) mais aussi celles qui se dirigent vers les membres supérieurs (artères sous-clavières).
L'échodoppler permet de recherche des dépôts (plaque d'athérome) voire des sténoses (rétrécissement de calibre du vaisseau) qui diminuent l'apport de sang aux tissus concernés. Ainsi, votre cerveau est moins bien vascularisé et il existe un risque d'obstruction.
L'échodoppler permet de rechercher ces anomalies.
On "promène" la sonde sur la peau du cou en regard des artères à examiner. Un peu de gel mis sur la sonde assure la bonne conduction des ultra-sons. Aucune préparation, aucun régime préalable n'est nécessaire pour effectuer cet examen. Il faut simplement laisser un libre accès au cou (éviter les colliers, les maquillages et les crèmes dans le cou).
De temps à autre, vous entendrez des bruits saccadés correspondant au passage du sang.
Ne soyez pas inquiet si votre examinateur est silencieux : il est concentré sur l'examen qu'il pratique. L'examen lui-même dure entre 15 et 30 minutes en fonction de la morphologie du patient, de la pathologie recherchée... et il est parfaitement indolore.