Pour ne pas oublier vos médicaments, vous pouvez utiliser un tableau précisant l’horaire des prises et les cocher. Mieux, il existe des piluliers qui vous permettront de ranger vos médicaments dans des compartiments pour chaque prise de la journée et pour une semaine.

Il est bien sûr important de les observer et d’en prévenir votre médecin et votre pharmacien. Cependant, vous ne devez en aucun cas arrêter la prise de ces médicaments sans les instructions de votre médecin.

Au début d’un traitement bêtabloquant, il n’est pas rare d’être fatigué, voire même un peu plus essoufflé : le bénéfice n’apparaît souvent qu’à partir du deuxième ou du troisième mois.

Avec les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) peut apparaître une petite toux quinteuse. Il faut alors en parler avec votre médecin immédiatement, d’autant plus que la toux peut-être un des premiers signes de décompensation cardiaque.

Les diurétiques ont pour effet d’augmenter la quantité de vos urines : pour éviter de vous lever la nuit, leurs prises doit être matinale.

L’association de médicaments (IEC, sartans, diurétiques, bêta bloquants, dérivés nitrés) peuvent faire baisser votre tension artérielle : fatigue, vertiges au lever peuvent en être la traduction : parlez en à votre médecin mais n’arrêtez pas votre traitement.

Effectivement, c’est une affection longue durée (ALD) qui est prise en charge à 100% pour tous les frais médicaux en rapport avec cette maladie (hospitalisation, frais d’examens, consultation, achat des médicaments).

La demande d’ALD se fait auprès de votre centre de sécurité sociale : c’est votre médecin généraliste qui fait cette demande ; le renouvellement n’est pas automatique, mais vous en serez averti avant la fin de votre prise en charge. Lorsque les droits sont ouverts, ils sont inscrits sur votre carte vitale.

Remarquez que les ordonnances de votre médecin ont deux parties : la partie du haut est réservée pour les médicaments et soins en rapport avec votre insuffisance cardiaque et la partie basse pour les produits ou soins dont vous avez besoin pour traiter d’autres affections, qui ne seraient pas prises en charge à 100%.

Une rétention d’eau et de sel débutante va se traduire par une prise de poids.

C’est le tout premier signe d’un début de décompensation et une prise de poids de 2 kilos en 48 heures doit motiver l’appel de votre infirmière et peut-être de votre médecin.

Une prise de poids de 5 kilos depuis la sortie de dernière hospitalisation doit formellement justifier l’intervention de l’équipe médicale.

Il faut vous peser tous les jours à la même heure, dans la même tenue, après avoir uriné.

Essoufflement et toux
  • Difficulté à respirer en position allongée
  • Fatigue physique ou morale
  • Œdème des membres inférieurs
  • Douleur au niveau du foie
  • Accélération du rythme cardiaque ou perte de sa régularité
  • Amaigrissement anormal
  • Toute apparition ou aggravation d’un de ces signes nécessite une consultation médicale.

Le sel retient l’eau dans votre corps, cela provoque une augmentation du travail du cœur, l’apparition d’une stase sanguine dans vos poumons, l’apparition d’œdèmes des membres inférieurs.

La quantité de sel autorisée dépend de la sévérité de votre insuffisance cardiaque.

On considère qu’une ration alimentaire standard quotidienne pour un adulte, sans sel ajouté ni aliments salés, apporte environ 2g de sel. Vous pouvez ajouter selon les cas 2 à 4g de sel ou équivalent ; lors d’une décompensation, une restriction en eau et sel plus sévère sera indiquée.

Les trois dosages les plus importants sont la teneur en sodium et potassium et la mesure de la fonction rénale.

Une anomalie de ces paramètres peut avoir des conséquences graves sur votre état cardiaque : ces contrôles sanguins sont systématiques, et permettront à votre médecin d’adapter votre thérapeutique.

La natrémie ou taux de sodium mesuré dans le sang reflète l’état d’hydratation du corps.

Le sodium alimentaire ne fait pas varier directement le taux de natrémie car l’organisme compense l’excès en réabsorbant l’eau et maintient la natrémie constante.

Une hygiène alimentaire et la prise de médicaments vont permettre presque toujours de soulager l’insuffisance cardiaque.

Le rôle des médicaments dans le traitement est :

  • D'améliorer le rendement de la pompe cardiaque et la circulation sanguine
  • D’éliminer l’excès de liquide pour empêcher la formation d’œdème
  • De prévenir les troubles du rythme cardiaque

Les grandes classes de médicaments sont :

  • Les diurétiques
  • Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion
  • Les inhibiteurs de l’angiotensine
  • Les bêta bloquants
  • Les antiarythmiques
  • Les anticoagulants

L’aspirine comme tous les anti-inflammatoires est déconseillé en cas d’insuffisance cardiaque : il est préférable d’utiliser des produits comme la paracétamol dans la limite de 4 gr par jour , sur avis médical (toute automédication vous est déconseillée).

Il n’y a pas de contre-indication à voyager dans des conditions confortables en particulier en avion ou en train. Votre médecin vous conseillera le port d’une contention élastique des membres inférieurs et pourra, pour les voyages prolongés vous prescrire l’injection d’Héparine sous cutanée pour éviter tout risque de phlébite.

Les longs déplacements en voiture sont à éviter : arrêtez-vous toutes les deux heures pour marcher.

Méfiez-vous des séjours en altitude (au-dessus de 1800m).

Évitez les fortes chaleurs qui peuvent favoriser une déshydratation.

Attention à tout changement de régime alimentaire qui pourrait amener une charge en sel.

N’oubliez pas d’emporter avec vous une quantité suffisante de médicaments et demandez à votre médecin un rapport médical sur votre état de santé. Une bonne assistance médicale prenant en charge un rapatriement est une sage précaution.

Dans la majorité des cas la conduite automobile est tout à fait possible.

Néanmoins source de stress et de fatigue, dans certains cas évolués d’insuffisance cardiaque, votre médecin pourrait vous déconseiller de prendre le volant.