Pratique

L'expérience en téléexpertise : Dr Sarah Dallel

Portrait du Dr Sarah Dallel, Chef de service endocrinologie

Le CHU de Clermont-Ferrand est membre fondateur du GCS Sara. Ce dernier met à disposition l’outil MonSisra, gratuitement auprès des professionnels et structures de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes. MonSisra intégre un service de téléexpertise permettant de centraliser et sécuriser les demandes d’avis médicales adressées à une équipe médicale.

En juin 2025, plus de 550 demandes d’avis par mois ont transité par ce canal. Le déploiement de la téléexpertise est en cours sur le CHU, avec déjà une douzaine de services hospitalier actifs.

Découvrez le témoignage d’une cheffe de service, Dr Sarah Dallel, avec qui l’expérience de la téléexpertise est désormais une pratique de routine dans son service d’endocrinologie et des maladies métaboliques.

Interview avec le Dr Sarah Dallel

Nous souhaitions valoriser le temps médical consacré à notre activité importante d’avis spécialisés. La téléexpertise permet de tracer clairement l’activité et produire des données chiffrées. C’est une opportunité pour rémunérer ce temps médical et sécuriser l’échange de données médicales, conformément aux exigences réglementaires.

Le déploiement s’est fait par étapes durant lesquelles les médecins demandeurs se sont formés à MonSisra Nous avons informé au maximum les professionnels (e-mail, page internet du service, via le secrétariat) puis diffusé une procédure de connexion. Enfin, une date limite a été fixée, au-delà de laquelle plus aucun avis non urgent ne serait traité hors cadre de la téléexpertise.

Un interne est dédié à la gestion des téléexpertises pour une première lecture des demandes dans un délai de 24 à 48 heures. Il échange via la messagerie sécurisée intégrée pour demander des informations/bilans complémentaires aux requérants.

Certaines téléexpertises peuvent déboucher sur une consultation ou une hospitalisation. Chaque téléexpertise est systématiquement validée par un senior. Le compte-rendu est ensuite intégré au dossier médical informatisé du CHU.

Pour les équipes médicales, c’est un vrai gain de temps. Les demandes sont centralisées sur un seul outil, le formulaire impose aux requérants de fournir les informations nécessaires : pas besoin de rechercher dans le dossier du patient ou de téléphoner.

Pour les patients, les données sont mieux protégées, l’accès à un avis spécialisé est plus rapide. Parfois des examens ou traitements sont initiés avant la consultation physique : c’est précieux pour des longs délais d’accès à un spécialiste.

Mon conseil : ne pas hésiter à se lancer. Désormais plusieurs services proposent la téléexpertise, les requérants s’habituent à son utilisation. Nous sommes disponibles si besoin d’aide ou conseils.

Nous avons été accompagnés principalement par l’équipe du CGS SARA. Ils ont été très disponibles puisque qu’ils ont assuré la formation de l’équipe médicale à l’utilisation de l’outil de téléexpertise et ont rédigé la procédure écrite que nous avons ensuite transmise aux médecins requérants. Ils ont également proposé des webinaires pour accompagner les utilisateurs dans la prise en main de la téléexpertise.

Nous les sollicitons d’ailleurs encore très régulièrement dès que nous avons une question sur le fonctionnement de l’outils.

L’accueil a été globalement positif. La majorité des requérants a bien intégré l’outil et en comprend l’intérêt. Il reste encore quelques réticents, mais j’ai bon espoir qu’ils acceptent de modifier leurs habitudes.

Non, certainement pas. Comme pour tout changement, il y a eu des craintes au départ, mais aujourd’hui, cela fonctionne bien et ne pose plus de problème. L’outil est désormais intégré dans notre fonctionnement quotidien.

L’un des grands avantages est la standardisation des demandes d’avis. C’est un gain de temps pour requérants et ça permet d’harmoniser les pratiques à l’échelle du CHU.

Nous envisageons de déployer une deuxième boîte de téléexpertise dédiée à la problématique des plaies du pied diabétique. C’est un domaine où les demandes sont nombreuses et où une prise en charge rapide est essentielle.

Dans un contexte de tensions démographiques en médecine, la téléexpertise s’impose comme un outil facilitateur du parcours de soins. Elle permet un accès plus rapide à un avis spécialisé. Elle nous fait aussi gagner du temps, puisque les patients que nous voyons ensuite en consultation arrivent parfois avec un bilan déjà réalisé sur nos conseils.

J’espère que les médecins requérants seront de plus en plus nombreux à adopter la téléexpertise.

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