Communiqué

Cardiologie | Une équipe dynamique et compétente qui perpétue et amplifie l'expertise d'un CHRU dans les activités de recours

Professeur Romain Eschalier

L'ablation de fibrillation atriale par électroporation

CHU de Clemont-Ferrand : 1er CHU de la région Auvergne-Rhône-Alpes à proposer une nouvelle technique d’ablation de fibrillation atriale.

Depuis le début du mois de septembre 2022, l’équipe de rythmologie du service de cardiologie du CHU de Clermont-Ferrand utilise une nouvelle technique révolutionnaire d’ablation atriale, l’électroporation, pour traiter la fibrillation atriale.
Déjà 113 patients ont été traités au CHU ce qui en fait l’un des 6 premiers centres français et le 1er en Auvergne-Rhône-Alpes.

De quoi s’agit-il ?

La fibrillation atriale est l’arythmie (une anomalie qui affecte la fréquence cardiaque normale) la plus fréquente dans le monde pouvant entraîner des complications telles que l’AVC ou l’insuffisance cardiaque. Pendant longtemps, elle a été soignée par des traitements médicamenteux peu efficaces et présentant des effets secondaires dont le plus connu est le dérèglement la thyroïde.

L’ablation de fibrillation atriale par électroporation

Le traitement par ablation de fibrillation atriale débute à la fin des années 90 et consiste à isoler des zones de tissu à l’origine de l’arythmie. Deux sources d’énergie sont habituellement utilisées : la radiofréquence (chaud) et la cryoablation (froid).
Depuis peu, la source de la fibrillation atriale est traitée par électroporation, une nouvelle technique du système FARAPULSE™ PFA qui repose sur des champs électriques non thermiques, sélectifs pour les tissus. Ce système élimine le tissu cardiaque sans affecter d’autres structures environnantes critiques telles que l’œsophage ou les nerfs principaux - un risque potentiel de l’ablation thermique standard.

Quels sont les avantages de cette nouvelle technique ?

Sur la base d’essais cliniques européens, ces champs électriques s’avèrent très efficaces pour « faire taire » durablement les signaux cardiaques anormaux, tout en réduisant le risque de dommages aux autres tissus voisins.

Une prise en charge également raccourcie et optimale

En effet, cette intervention, qui durait autrefois entre 4h et 5h, ne nécessite désormais que 30 min d’intervention (le patient reçoit une brève anesthésie générale de confort). Par conséquent, les délais pour bénéficier de cette opération se sont raccourcis  et permettent une prise en charge plus précoce et d’obtenir ainsi une meilleure réponse au traitement.

Moins de complications, plus d’efficacité, une récupération plus rapide… Les avantages de cette prise en charge sont nombreux.

 « L’ablation de la fibrillation atriale par électroporation est une avancée majeure pour le traitement des patients souffrant d’arythmie. Plus sécuritaire et plus efficace, c’est une alternative très prometteuse » souligne le Pr Romain Eschalier.

Professeur Géraud Souteyrand

La pose de TAVI (Transcathter Aortic Valve Implantation)

Le CHU de Clermont-Ferrand à la pointe de l’innovation en TAVI

 

Le tavi pour traiter les valvulopathies, un enjeu de santé publique

Le TAVI (transcatheter aortic valve implantation) est l’implantation d’une valve aortique par voie percutanée, c’est-à-dire sans ouvrir le thorax, mais en passant par le réseau artériel (la plupart du temps, par voie fémorale sous anesthésie locale).

L’intervention du TAVI est principalement indiquée pour soigner la valvulopathie, une atteinte des valves cardiaques qui augmente significativement avec l’âge. Entre 2006 et 2016, les hospitalisations liées aux valvulopathies ont augmenté de 43%. La valvulopathie aortique est la plus fréquente, en particulier après 70 ans.

C’est une évolution majeure du traitement des rétrécissements aortiques (une des valvulopathies). Du fait de l’augmentation de l’espérance de vie, il s’agit d’un enjeu de santé publique. Lorsqu’un patient présente un rétrécissement aortique serré, il existe un risque d’insuffisance cardiaque et de décès.

Pr Géraud Souteyrand, chef du pôle de cardiologie

Ainsi, l’implantation du TAVI peut concerner les patients ayant un rétrécissement aortique calcifié serré, responsable de manifestations très invalidantes, voire potentiellement mortelles (essoufflement, douleurs angineuses ou syncopes survenant à l’effort) et jugés inopérables ou à très haut risque chirurgical (âge, autres maladies notamment rénales…).

Moins lourd pour le patient

« L’intervention consiste à placer via une petite ouverture (le plus souvent dans l’artère fémorale) une nouvelle prothèse qui écrase la valve aortique malade. Ainsi, la nouvelle valve prend le relais immédiatement » explique le Pr Souteyrand.

Avec cette méthode d’implantation peu invasive pratiquée dans le service de cardiologie du CHU, les potentielles complications ont fortement diminuées et la durée d’hospitalisation est raccourcie : la durée d’hospitalisation passe de 10 jours à 4 jours seulement grâce à la mise en place de protocoles spécifiques.

Grâce à une coopération étroite entre les chirurgiens cardiaques et les cardiologues interventionnels, les résultats sont optimisés. En 10 ans, les complications liées à cette techniques ont drastiquement diminuées ainsi que la mortalité.
Désormais, la majorité des patients est traitée par TAVI plutôt que par chirurgie cardiaque en France et à Clermont-Ferrand.

Plusieurs études récentes ont montré un bénéfice de l’utilisation de cette technique avec de meilleurs résultats à 2 ans que la chirurgie cardiaque. Ceci a conduit à indiquer le TAVI en 1ère intention dès 75 ans.

Par ailleurs, une évaluation gériatrique est systématiquement proposée afin de sélectionner au mieux les patients bénéficiant de ce geste technique.

Une équipe d’experts

Au CHU de Clermont-Ferrand, une équipe de praticiens expérimentés propose aux patients une prise en charge pointue et une véritable expertise pour la pose de TAVI. Cette activité est réalisée par une équipe restreinte qui adapte le matériel à chaque patient.

Une activité de recherche nationale et internationale valorisée

Le CHU de Clermont-Ferrand étant à la pointe de  l’innovation en TAVI, il est partie prenante de nombreux niveaux :

  • participation  à des congrès nationaux ;
  • dispensation de formations auprès des jeunes praticiens au sein du CHU et dans d’autres centres ;
  • présentation d’études cliniques à deux reprises aux congrès américains en 2020 et 2021 ;
  • publication en 2021 d’un projet multicentrique français dans une revue américaine ;
  • publication sur l’analyse du scanner avant la procédure permettant d’adapter la procédure TAVI.

Enfin, à plusieurs reprises, l’équipe de cardiologie du CHU a été choisie pour participer à des études internationales sur ce sujet.

De nombreux projets sont actuellement en cours grâce à une dynamique positive de l’équipe qui leur permet d’être constamment à la pointe du progrès et de l’amélioration constante des résultats.

© Crédit photo : Jérôme Pallé, photographe à clermont-Ferrand
© Crédit photo : Jérôme Pallé, photographe à clermont-Ferrand / © Crédit photo : Jérôme Pallé, photographe à clermont-Ferrand
© Crédit photo : Jérôme Pallé, photographe à clermont-Ferrand / © Crédit photo : Jérôme Pallé, photographe à clermont-Ferrand
Docteur Clément Riocreux

Cardiauvergne

Veiller sur les patients grâce à la télésurveillance

L’insuffisance cardiaque, une pathologie chronique mortelle

En France plus de 1,5 millions de personnes sont atteintes d’insuffisance cardiaque. Cette pathologie a un retentissement majeur sur la qualité de vie des personnes et de leur entourage. Elle est à l’origine de 200 000 hospitalisations par an et la première cause d’hospitalisation après 60 ans.
Du fait du vieillissement de la population, la fréquence de l’insuffisance cardiaque va augmenter dans les années à venir de 25% tous les quatre ans. Elle garde parmi toutes les pathologies, un des pronostics les plus défavorables. Pourtant cette pathologie reste méconnue.

Consciente de cet enjeu majeur de santé publique, l’Agence régionale de santé d’Auvergne avait décidé de soutenir la création de Cardiauvergne en tant que Groupement de coopération sanitaire pour coordonner les soins de l’insuffisant cardiaque.
Ainsi, la plateforme Cardiauvergne naît en 2012 sous l’impulsion du Pr Cassagnes et l’Auvergne devient un leader national de la télésurveillance de l’insuffisance cardiaque. Initialement située à la Maison du cœur de Durtol, elle est désormais intégrée au CHU depuis un an. Les exigences administratives de la télésurveillance sont dictées par le programme d’expérimentation ETAPES depuis près de 5 ans et elle devrait passer en soins courants en 2023. De nombreux centres auvergnats ont développés depuis leur propre télésurveillance.

Les missions de Cardiauvergne

1 | Ce service est destiné avant tout à la surveillance à distance des patients éligibles porteurs d’insuffisance cardiaque grâce à des objets connectés tels qu’une balance, un tensiomètre et/ou un smartphone.
En pratique, un prestataire externe agréé pour la télésurveillance fournit le matériel pour une période de 6 mois, renouvelée sur décision médicale (la durée moyenne étant de 18 mois).
Les limites étant que le patient doit être capable physiquement et cognitivement de gérer les objets connectés, de monter sur la balance, de communiquer, etc. Le service fonctionne durant les jours ouvrables et ne substitue évidemment pas à l’avis médical du SAMU en cas de nécessité.
« Chaque jour, le patient peut transmettre des indicateurs comme le poids, la tension, la biologie qui sont régulièrement suivis par l’équipe médicale et paramédicale » explique le Dr Clément Riocreux, praticien hospitalier en charge de la plateforme Cardiauvergne. « Ainsi, lorsqu’un changement apparait tel qu’une prise de poids inhabituelle, une hypertension artérielle ou une absence de transmission de données, une alerte est générée sur notre plateforme informatique selon un algorithme et nous contactons le patient afin de faire le point avec lui et d’engager éventuellement des actions ».
En moyenne, 5 à 6 paramètres sont contrôlés pour un patient mais cela peut atteindre jusqu’à 19 indicateurs, parfois même des données de prothèses rythmiques implantées.
Une équipe paramédicale composée de 3 coordinatrices de soins (infirmières et diététicienne) gère quotidiennement les alertes et la formation des patients à leur pathologie. Elles ont en charge de transmettre quotidiennement les alertes préoccupantes à l’équipe médicale (Dr Clément Riocreux et Dr Dominique Guelon) qui engage des actions en réponse. Cette télésurveillance permet ainsi d’anticiper le risque de ré-hospitalisation pour décompensation cardiaque, principale complication de la maladie, mais également de proposer une voie de recours supplémentaire pour les patients les plus isolés. En cas de nécessité, la filiarisation intrahospitalière permet une prise en charge précoce orientée en cardiologie et ainsi d’éviter le recours aux services d’urgence tout en proposant une voie de recours supplémentaire pour les patients habitant loin du CHU.

2 | En complément et de manière obligatoire dans le cahier des charges de la télésurveillance, Cardiauvergne propose au patient de participer à sa prise en charge au moyen de séances d’accompagnement thérapeutique pour ainsi mieux gérer au quotidien sa pathologie (symptômes, signes d’alerte, compréhension des traitements et de la maladie...). Ces séances ont lieu le plus souvent en distanciel, réalisée par l’équipe paramédicale.

3 | Enfin, Cardiauvergne participe à la coordination d’un réseau de soins qui se veut le plus centré possible autour du patient. Mettre en place une télésurveillance cardiaque implique d’intégrer l’ensemble des professionnels de santé en charge du patient (médecin traitant, infirmière libérale, pharmacien, laboratoire de biologie, etc.) afin que les actions aient une pertinence dans l’environnement du patient. Les alertes et actions entreprises sont communiquées le plus possible auprès des acteurs de santé du patient.

En terme de recherche, outre des travaux de thèses en cours, Cardiauvergne postule actuellement pour participer à un Programme de recherche médico-économique (PRME) financé par le ministère de la Santé pour en démontrer l’intérêt médico-économique.

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